vendredi 12 février 2016

Texte intégral de la version française de Princess Bride (La Princesse Bouton d'Or) - 1987

 - Salut chéri.
 - Salut maman.
 - Tu sens mieux alors ?
 - Ouais, un peu.
 - Tu sais quoi ?
 - Quoi ?
 - Ton grand-père est ici.
 - Maman... Tu ne peux pas lui dire que je suis malade ?
 - Tu ES malade. C'est pour ça qu'il est là.
 - Il va me pincer la joue... J'ai horreur de ça.
 - Mais peut-être il le fera pas.
 - Eh, hé, hé ! Comment va le malade ?
 - Je crois que vais vous laisser entre mains, à tout à l'heure.
 - Je t'ai trouvé un cadeau spécial.
 - C'est quoi ?
 - Ouvre-le.
 - Un bouquin ?
 - Exactement.
 - Quand j'avais ton âge, la télévision s'appelait "livre", et celui-ci n'est pas comme les autres : c'est le livre que mon père avait l'habitude de me lire quand j'étais malade et que j'ai lu ensuite à ton père. Et aujourd'hui, je vais te lire à toi.
 - Est-ce qu'il y a du sport dedans ?
 - Quelle question ! Il y a que ça ! Bagarres, duels, torture, vengeance, Géants, monstres, poursuites, évasions... Grand amour, miracles !
 - Ça n'a pas l'air trop mal. Je vais essayer de rester éveillé.
 - Oh, je te remercie infiniment. C'est très gentil de ta part. Une telle marque de confiance me comble de joie. Bon, alors...
 "Le Mariage de la Princesse... Par Ernst Morgensten, Chapitre un. Bouton d'or avait été élevée dans une petite ferme du pays de Florin. Ses passe-temps favoris étaient de monter son cheval et de tourmenter le valet de ferme qui travaillait là. Son nom était Westley, mais elle ne l'a appelé jamais ainsi..." Est-ce que ce n'est pas un début formidable ?
 - Ouais... C'est très bien, ouais.
 - "Rien ne faisait plus plaisir à Bouton d'or que de donner des ordres à Westley.
 - Valet de ferme ? Ma selle a besoin d'être cirée. Je veux pouvoir me regarder dedans demain matin.
 - Comme vous voudrez.
 'Comme vous voudrez' était tout ce qu'il lui avait jamais dit. Valet de ferme, rempli ces seaux d'eau. S'il te plait.
 - Comme vous voudrez.
 Ce jour-là elle fut étonnée de s'apercevoir que lorsqu'il disait 'Comme vous voudrez', il voulait dire 'Je vous aime'. Et elle fut encore plus étonnée le jour où elle comprit qu'elle aussi elle l'aimait sincèrement.
 - Valet de ferme ! Attrape-moi ce pichet.
 - Comme vous voudrez.
 - Arrête, arrête ! Qu'est-ce que c'est que ça ? Tu es en train de te moquer de moi ? Où est-ce qu'il est, le sport ? C'est une histoire où on s'embrasse ?
 - Mais attends, tu vas voir.
 - Quand est-ce que ça devient chouette ?
 - Garde les oreilles ouvertes et laisse-moi lire !
 "Westley n'avait pas les moyens de se marier. Alors il fit son baluchon et quitta la ferme pour chercher fortune au-delà des mers. Ce fut un grand moment d'émotion pour Bouton d'or."
 - Ah, ça c'est pas croyable !
 "- J'ai peur de ne jamais te revoir.
 - Mais si, tu me reverras.
 - Et si jamais il arrive quelque chose ?
 - Alors écoute. Je reviendrai toujours te chercher.
 - Mais comment peux-tu en être sûr ?
 - C'est un grand amour. Tu crois que ça arrive tous les jours ?
 Westley n'atteint pas sa destination. Son navire fut attaqué par le terrible pirate Roberts, qui ne laissait jamais un prisonnier vivant. Quand Bouton d'or apprit que Westley avait été assassiné...
 - Assassiné par des pirates, ah ça c'est bon !
 "...elle alla dans sa chambre et ferma la porte. Elle y resta plusieurs jours sans manger ni dormir."
 - Je n'aimerai jamais plus.
 Cinq ans plus tard, la grande place de la cité de Florin était pleine comme jamais pour entendre l'annonce des fiançailles du Prince Humperdinck.
 - Mon cher peuple ! Dans un mois... notre pays fêtera son 500-ième anniversaire. Au crépuscule de ce jour-là, je prendrai comme épouse une femme fidèle, qui a été une commune roturière, comme vous. Mais il est possible que vous ne la trouviez pas aussi commune, aujourd'hui. Voulez-vous la connaitre ?
 OUI !
 - Mon peuple... La Princesse Bouton d'or !
 Bouton d'or était rongée par le vide de son existence. Et bien que la loi autorise Humperdinck à choisir son épouse... elle ne l'aimait pas. Humperdinck avait beau lui assurer qu'elle finirait par l'aimer, sa seule joie était sa promenade quotidienne à cheval.
 - Un mot, madame. Nous ne sommes que de pauvres artistes de cirque perdus dans ce bois. Y a-t-il un village à proximité ?
 - Il n'y a rien à proximité. À plusieurs miles.
 - Alors personne ne pourra vous entendre crier !
 - Qu'est-ce que tu déchires ?
 - Un bout d'étoffe de l'uniforme d'un officier de Guilder.
 - Qui est Guilder ?
 - Le pays de l'autre côté de la mer. Le plus grand ennemi de Florin ! Allez ! Quand le cheval arrivera au château, cette étoffe fera penser au Prince que les Guilderiens ont enlevé son amour. Alors qu'il trouvera son corps sur la frontière Guilderienne, ses soupçons seront parfaitement confirmés.
 - Tu n'as jamais dit qu'il fallait tuer quelqu'un.
 - Je t'ai engagé pour que tu m'aides à déclencher une guerre. C'est une mission d'un très grand prestige, avec une longue et glorieuse tradition.
 - Je pense pas que c'est bien de tuer une innocente.
 - Non, mais dites-moi que je rêve ! Ou ai-je entendu le mot "penser" s'échapper de tes lèvres ? Tu n'as pas été engagé pour penser, gros hippopotame de province !
 - Je suis de l'avis de Fezzik.
 - Oh ! L'ivrogne a parlé. Ce qui peut arriver à cette fille ne te regarde pas. C'est moi qui la tuerai. Et n'oublie pas ceci, n'oublie jamais ceci ! Quand je t'ai trouvé, tu étais tellement sou que tu ne pouvais même plus commander un verre ! Et toi ! Sans tête, sans famille, sans amis, sans espoir ! Tu veux que je te renvoie immédiatement où je t'ai trouvé ? Au chômage au Groenland ? C'est ça, hein ?
 - Ce Vizzini... Il gueule... pour rien.
 - Pour rien, pour rien...
 - Il aime nous traiter comme des chiens !
 - Il vit en permanence dans les... drames !
 - C'est peut-être ce qui fait... son charme !
 - Oh, tu trouves toujours la rime !
 - Ouais, ouais... même quand je trime !
 - Ça suffit !
 - Fezzik, il y a des rochers devant ?
 - S'il y en a, la mort t'attend !
 - Arrêtes tes rimes ! Ou je vais fâcher !
 - Je peux pas m'en empêcher !
 - Nous atteindrons les falaises à l'aube.
 - Pourquoi fais-tu ça ?
 - Je veux être sûr que personne nous suit.
 - Ça me parait inconcevable.
 - Malgré ce que vous pensez, on va vous rattraper. Et quand vous serez arrêtés, le Prince vous fera pendre haut et court !
 - Ne prenez pas ce ton avec nous, Altesse, la seule qui devrait se faire du mouvement c'est bien vous !
 - Est-ce que tu as bientôt fini de faire ça ? On peut se détendre, on est bientôt arrivés.
 - Tu es bien sûr que personne ne nous suit ?
 - Je t'ai déjà dit que ça me parait absolument, totalement, et de toute autre manière, inconcevable. Personne à Guilder ne sait ce qu'on a fait ça ! Et personne à Florin n'aurait pu venir ici si vite. Mais, par curiosité, pourquoi tu demandes ça ?
 - Sans raison. C'est juste parce que j'ai vu, en me retournant, quelque chose qui nous suit. Quoi ?
 - Ah, probablement un pêcheur du coin qui fait une petite balade nocturne... dans ces eaux infestées d'anguilles. Oh non ! Saute ! Allez, attrapes-la !
 - Je ne sais pas nager, moi !
 - Je sais juste barboter.
 - À gauche, toute ! À gauche, à gauche ! Vous savez ce que c'est que ce bruit, Altesse ? C'est le cri des anguilles. Si vous ne me croyez pas, attendez. Leurs cris deviennent toujours plus forts lorsqu'elles vont manger de la chair humaine. Si vous revenez tout de suite, je vous promets qu'il ne vous sera fait aucun mal. Et je doute que les anguilles vous fassent une telle offre !"
 - Mais, tu sais, elle n'est pas mangée par les anguilles, cette fois-là.
 - Quoi ?
 - Les anguilles ne l'attrapent pas. Je préfère te le dire, parce que tu as l'air un peu nerveux.
 - Je ne suis pas nerveux. J'avais peut-être l'air un peu inquiet pour elle, mais ce n'est pas la même chose.
 - Parce que je peux arrêter ma lecture, si tu veux.
 - Ah non, tu peux en lire encore un petit peu, si tu veux.
 "- Vous savez ce que c'est que ce bruit, Altesse? C'est le cri des anguilles."
 - On est plus loin, grand-père, ça tu l'as déja lu.
 - Ah, oh, bonté divine, c'est vrai, je suis désolé. Je te demande pardon. Bon, ahn, alors, voyons. Elle était dans l'eau, l'anguille fonçait sur elle, elle avait peur, l'anguille arrivait jusqu'à elle, et là...
 "- Pose-la ! Pose-la !
 - Je crois qu'il se rapproche.
 - Mais qu'est-ce que tu veux que ça te foute, bon sang ? Continue !
 - Je suppose que vous vous trouvez courageuse, hein ?
 - Si je me compare à d'autres, surement.
 - Regarde ! Il est très près de nous ! Je me demande s'il utilise le même vent que nous.
 - Mais qui qu'il soit, il arrive un peu tard ! Tu vois là ? Ce sont les Falaises de la Démence ! Dépêchez-vous ! Bouge-moi tes trucs, toi ! Et toi, ce machin-là ! Plus vite ! Ici on est en sécurité. Il n'y a que Fezzik qui peut escalader ça. L'autre mettra des heures à trouver un port.
 - Lui aussi, il grimpe ! Et il va plus vite que nous !
 - Inconcevable ! Plus vite !
 - Je croyais que j'allais plus vite.
 - Tu es censé être un vrai colosse, C'est toi le plus grand et le plus fort ! Et il te rattrape !
 - Moi, j'ai trois personnes à porter. Lui, il se porte tout seul.
 - Je n'accepte pas ce genre d'excuses ! Il faut que je me trouve très vite un nouveau géant, c'est tout !
 - Ne dis pas ça, Vizzini, s'il te plait !
 - Est-ce que tu te rends compte que tu es en train de perdre ton emploi ?
 - Il a de bons bras, ce type.
 - Il n'est pas tombé ? C'est inconcevable !
 - Tu emplois toujours ce mot.
 - Je ne sais pas s'il veut dire ce que tu penses. Mon Dieu, il grimpe !
 - Qui que ce soit, il nous a manifestement vu avec la Princesse. Donc il doit mourir. Toi, emmène-la. Nous allons droit sur la frontière de Guilder. Dès qu'il sera mort, rejoins-nous. S'il tombe, tant mieux. Sinon, l'épée !
 - Je vais me battre avec la main gauche.
 - Est-ce que tu n'as pas remarqué que nous sommes pressés ?
 - Si, mais c'est la seule manière qui me satisfait. Si je me sers de la droite, ce sera fini trop vite !
 - Et bien, va-toi comme tu voudras !
 - Fais gaffe, hein ! Faut pas faire confiance aux gens qui portent un masque.
 - Et moi, j'attends !
 - Salut ! Vous en mettez du temps.
 - Écoutez, je ne tiens pas à être grossier, mais ce que je fais n'est pas facile, alors évitez de me déranger tout le temps.
 - Désolé.
 - Merci.
 - Dites-donc, vous ne pouvez pas aller beaucoup plus vite ?
 - Si vous êtes si pressé que ça, vous pourriez peut-être me lancer une corde, ou me tendre une branche, quelque chose ! Vous rendre utile !
 - Je pourrais faire ça ! En fait, j'ai même une corde, ici. Mais je ne pense pas que vous accepterez mon aide, si vous savez que je vous attends pour vous tuer.
 - Ça, j'avoue que ce n'est pas fait pour nous mettre en confiance.
 - Mais, je promets de ne pas vous tuer tant que vous ne serez pas debout devant moi.
 - Voilà qui est encourageant. Mais je vais vous faire attendre un peu.
 - J'ai horreur d'attendre.
 - Mais si je vous donne ma parole d'Espagnol ! Ça ne change rien. J'ai connu beaucoup trop d'Espagnols.
 - Vous voyez un autre moyen de me faire confiance ?
 - Désolé, je ne vois pas.
 - Je jure sur l'âme de mon père, Domingo Montoya, que vous arriverez jusqu'à moi vivant.
 - C'est bon, jette-moi la corde. Merci.
 - Si vous voulez, vous pouvez vous reposer une minute.
 - Encore merci. Je ne voudrais pas abuser.... mais, pouvez-vous me dire, si par hasard, vous avez six doigts à la main droite ?
 - Vous commencez toutes vos conversations comme ça ? Mon père a été assassiné par un homme à six doigts. C'était un grand fabricant d'épées, mon père. Et lorsque l'homme aux six doigts se présenta et demanda une épée spéciale, mon père accepta le travail. Il lui a fallu un an pour la terminer.
 - Je n'ai jamais vu son égale.
 - L'homme aux six doigts revint prendre sa commande, mais au dixième du prix promis. Mon père refusa. Alors, sans un mot, l'homme aux six doigts lui enfonça jusqu'au coeur. J'aimais mon père. Alors naturellement j'ai provoqué son assassin en duel. J'ai perdu. L'homme aux six doigts m'a laissé la vie. Mais il m'a donné ça...
 - Quel âge avais-tu ?
 - À l'époque, je n'avais qu'onze ans. Dès que j'étais assez fort, j'ai consacré ma vie à l'étude du maniement des armes. Quand je le rencontrerai la prochaine fois, je ne le raterai pas. Je m'avancerai vers l'homme aux six doigts et je lui dirai : "Bonjour. Je m'appelle Inigo Montoya. Tu as tué mon père. Prépare-toi à mourir".
 - Tu n'as fait qu'apprendre le maniement de l'épée ? Plus de pratique que d'étude ces derniers temps. Tu vois, je n'arrive pas à le trouver. Ça fait vingt ans maintenant. Je commence à perdre confiance. Si je travaille pour Vizzini c'est pour payer les factures. Ça rapporte pas grand-chose, la vengeance.
 - Et bien ! Je te souhaite de le trouver un jour.
 - Alors, tu es prêt ?
 - Que je le sois ou non, tu as été très fair-play.
 - Tu me sembles un type bien. Ça m'ennuie de te tuer.
 - Tu me sembles un type bien. Ça m'ennuie de mourir.
 - En garde.
 - Tu utilises la parade de Bonetti contre moi, hein ?
 - Elle m'a semblé la meilleure, sur un terrain accidenté.
 - Naturellement, tu vas t'attendre à ce que j'attaque en Capo Ferro !
 - Naturellement. Mais la fente de Thibault neutralise le Capo Ferro, n'est-ce pas ?
 - À moins que l'ennemi connaisse la botte d'Agrippa. Ce qui est mon cas !
 - Tu es formidable !
 - Merci. Et j'ai travaillé dur pour ça.
 - J'admets que tu es meilleur que moi.
 - Alors pourquoi tu souris ?
 - Parce que je sais quelque chose que tu ignores.
 - Et qu'est-ce que c'est ?
 - Je ne suis pas gaucher.
 - C'est impressionant !
 - Après vingt ans, il ne manquait plus que ça !
 - Attend, attend, attend ! Il faut que je te dise quelque chose !
 - Vas-y.
 - Moi non plus je ne suis pas gaucher.
 - Qui es-tu ?
 - C'est sans intérêt.
 - Je veux savoir.
 - Tu peux toujours courir, je te dirais pas.
 - OK.
 - Ach... tue-moi vite.
 - Je ferais aussi bien de casser un vitrail que de tuer un artiste comme toi. Toutefois, désolé, mais comme je ne veux pas que tu me suives... Mais sois sûr que j'ai pour toi le plus grand respect.
 - Inconcevable !
 - Redonne-la moi ! Et rattrape-nous dès que tu peux.
 - Qu'est-ce que je fais ?
 - Débarrasse-nous de lui. Débarrasse-nous de lui à ta façon.
 - Ah, bon. À ma façon. Merci, Vizzini. Mais c'est quoi ma façon ?
 - Tu ramasses une de ces pierres. Tu te plantes derrière le rocher. Et dans quelques minutes l'homme en noir va apparaitre au detour du chemin. À la minute où sa tête est en vue, tu la frappes avec ta pierre !
 - Ma façon n'est pas vraiment très sportive. Je l'ai fait exprès. Je ne rate jamais.
 - Je veux bien te croire. Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
 - On va s'affronter comme Dieu l'a voulu : de façon sportive. Sans ruses, sans armes. Le talent contre le talent.
 - Tu veux dire, tu poses ta pierre, je pose mon épée, et on essaie de se tuer comme des gens civilisés ?
 - Je pourrais te tuer tout de suite.
 - Franchement... je crois que les chances sont plutôt de ton côté au combat à mains nues.
 - C'est pas ma faute si je suis le plus grand et le plus fort. Je ne m'entraine même pas !
 - Dis-donc, tu essaies de te foutre de moi ou quoi ?
 - Je veux que tu saches que tu as fait de ton mieux. J'aime pas voir les gens mourir embarrassés. Tu es rapide !
 - Et heureusement pour moi.
 - Pourquoi tu as un masque ? Tu as été brûlé à l'acide, ou un truc du genre ?
 - Oh non. C'est simplement très confortable. Je pense que tout le monde en portera à l'avenir.
 - J'ai trouvé pourquoi tu me donnes du fil à retordre.
 - Et pourquoi ça, à ton avis ?
 - J'ai pas combattu... une seule personne... depuis longtemps. J'étais plutôt spécialisé dans les groupes, ces temps-ci. Des bandes de truands pour les fêtes de charité, ce genre de trucs...
 - Pourquoi trouves-tu une telle... différence ? Tu sais, tu ne fais pas les mêmes gestes, quand tu te bats contre une demi-douzaine de gars, que lorsque tu n'as à t'occuper que d'un seul.
 - Je te dis pas la migraine que tu vas avoir en te réveillant. En attendant, repose-toi bien. Et rêve à d'énormes femmes !
 - Il y a eu un terrible duel. Ça a ferraillé partout. C'étaient deux fines lames. Qui a gagné ? Ça a fini comment ? Le perdant s'est sauvé tout seul. Le vainqueur a suivi ses empreintes vers Guilder ! Doit-on rechercher les deux ? Le perdant est sans intérêt. Seule la princesse m'intéresse.
 - Il est clair que c'est l'œuvre des guerriers de Guilder. Nous devons nous préparer à toute éventualité.
 - Est-ce que ça peut être un piège ?
 - Je pense toujours que ça peut être un piège. Ce qui fait que je suis toujours en vie.
 - Alors, il ne reste plus que toi, et il ne reste plus que moi. Si c'est sa mort que tu veux à tout prix, tu peux continuer à avancer.
 - Laisse-moi t'expliquer.
 - Il n'y a rien à expliquer. Tu essaies de kidnapper ce que j'ai légitimement volé.
 - Peut-être que... un arrangement est possible.
 - Je n'accepterai aucun arrangement, et tu vas la tuer !
 - S'il ne peut-il avoir d'arrangement, nous sommes dans l'impasse.
 - J'ai bien peur que oui. Et je n'ai pas tes compétences physiques, et tu ne peux pas te mesurer à mon esprit.
 - Tu as un tel cerveau ?
 - Et bien, par exemple : as-tu entendu parler de Platon, d'Aristote, de Socrate ?
 - Oui.
 - Des imbéciles !
 - Ahn, à ce point-là ? Dans ce cas je te défie à un combat de l'esprit.
 - Pour la Princesse ? Un combat à mort ? J'accepte !
 - Bon. Alors sers le vin.
 - Sens ceci. Mais n'y touches pas.
 - Hum ! Ma foi, je ne sens rien.
 - Ce que tu ne sens pas est de l'iocane en poudre. C'est sans odeur, sans goût, se dissout instantanément dans tout liquide, et c'est un des poisons les plus mortels qui soient. Alors. Où est le poison ? Le combat de l'esprit a commencé. Et il finira quand tu décidras et qui nous boirons tous deux pour savoir qui a raison, et qui est mort. Mais c'est très simple. Tout ce que je dois faire c'est deviner d'après ce que je sais de toi. Es-tu le genre d'homme à mettre le poison dans son gobelet ou dans celui de son ennemi ? Or, un homme intelligent mettra le poison dans son propre gobelet, parce qu'il saura que seul un imbécile va boire le vin à qui lui est offert. Je ne suis pas un imbécile. Alors je ne vais pas choisir le vin qui est devant toi. Mais tu peux savoir que je ne suis pas un imbécile. Tu vas compter dessus. Donc je ne peux pas choisir le vin qui est devant moi.
 - Alors, tu te décides ?
 - Pas le moins du monde ! Parce que l'iocane provient d'Australie, comme tout le monde le sait. Et que l'Australie est entièrement peuplée de criminels. Et que les criminels ont l'habitude que personne ne leur donne leur confiance, comme tu n'as d'ailleurs pas la mienne, Donc je ne peux donc pas choisir le vin qui est devant toi.
 - Franchement, tu as une intelligence vertigineuse.
 - Ouh, mais ce n'est qu'un début ! Où en étais-je ?
 - En Australie.
 - Ah, oui. En Australie. Et tu peux avoir présumé que je savais d'où provenait cette poudre. Donc je ne peux pas choisir le vin qui est devant moi.
 - Tu essaies de gagner du temps.
 - Tu aimerais que ce soit le cas, moi j'en suis sûr ! Et tu as battu mon géant, ce qui veut dire que tu es exceptionnellement fort. Alors tu as peut-être mis le poison dans ton gobelet, en comptant sur ta force pour te sauver. Donc je ne peux pas choisir le vin qui est en face de toi ! Mais tu as aussi vaincu mon espagnol, Ce qui veut dire que tu as étudié, et dans tes études tu as dû apprendre que l'Homme était mortel. Dans ce cas, tu as dû mettre le poison dans le verre le plus éloigné possible, donc je ne peux pas choisir le vin qui est en face de moi, tu comprends ça ?
 - Tu fais tout ça pour que je te donne un renseignement. Ça ne marchera pas. Ça a marché ! Tu m'as donné tous les renseignements. Je sais où le poison se trouve.
 - Alors fais ton choix !
 - Mais, je vais le faire ! Et je choisis... Mon Dieu ! Mais qu'est-ce que ça peut être, ça, là-bas ?
 - Quoi ? Où ? Je ne vois rien.
 - Ah, tu as raison, j'aurais juré que j'avais vu quelque chose, mais euh... Peu importe, hein.
 - Qu'y a-t-il de si drôle?
 - Je te le dirai dans une minute. Mais d'abord, buvons ! Moi dans mon verre, et toi dans le tien.
 - Tu as mal choisi.
 - Il n'y à que toi à penser que j'ai mal choisi, et c'est ça qui est si drôle ! J'ai échangé les verres pendant que tu me tournais le dos ! Ha ha ! Pauvre crétin ! Te voilà victime d'une des erreurs les plus élémentaires ! La plus fameuse est : ne jamais participer à une guerre en Asie, mais il en existe une autre, lègérement moins connue, et qui est celle qui dit : ne jamais se mesurer à un Sicilien, lorsque la mort est en jeu.
 - Qui êtes-vous ?
 - Un homme dont il ne faut pas se jouer.
 - C'est tout ce que vous avez besoin de savoir.
 - Et penser que tout ce temps vous saviez que votre verre était empoisonné...
 - Les deux étaient empoisonnés. J'ai passé les deux dernières années à m'immuniser contre l'iocane en poudre.
 - Un homme a battu un géant. Il y aura des grandes souffrances à Guilder si elle meurt.
 - Reprenez votre souffle.
 - Oh, si vous me libérez, vous aurez ce que vous demandez comme rançon. Je vous le promets.
 - Que voulez-vous que ça vaille, la promesse d'une femme ? Vous êtes très amusante, Altesse.
 - Je voulais vous donner une chance. Peu importe où vous m'emmenerez, Il n'y a pas de plus grand chasseur que le prince Humperdinck. Il trouverait un faucon dans un nuage. Il vous retrouvera !
 - Vous croyez que votre cher amour vous sauvera ?
 - Je n'ai jamais dit que c'était mon cher amour. Ah, oui, il va me sauver ! Ça, j'en suis sure !
 - Alors vous admettez que vous n'aimez pas votre fiancé ?
 - Il sait très bien que je ne l'aime pas.
 - Vous n'êtes pas capable d'aimer, c'est ce que vous voulez dire.
 - J'ai aimé plus profondément qu'aucun tueur dans votre genre ne pourra jamais rêver !
 - Un avertissement, Altesse. La prochaine fois ma main ne s'arrêtera pas. Là d'où je viens, on punit les femmes qui mentent.
 - Iocane. J'en mettrais ma main à couper ! Et il y a les empreintes de la Princesse. Elle est en vie. Ou elle l'était, il y a une heure. Si elle ne l'est plus lorsque je la trouverai, Je pense que je serai plutôt emmerdé.
 - Reposez-vous, Altesse.
 - Je sais qui vous êtes. Votre cruauté vous a trahi.
 - Vous êtes le terrible pirate Roberts ! Avouez-le !
 - Avec fierté. Que puis-je faire pour vous ?
 - Mourir lentement, coupé en mille morceaux.
 - Ce n'est pas très flatteur, Votre Altesse. Ne lâchez pas votre venin sur moi.
 - Vous avez tué mon amour.
 - Hum, c'est possible. J'ai tué tellement de gens. Qui était donc cet amour ? Un autre prince, comme celui-ci ? Laid, riche et tendu ?
 - Non. Un valet de ferme. Pauvre. Pauvre et parfait. Avec des yeux de la couleur de l'eau après la tempête. En mer votre navire a attaqué, et le pirate Roberts ne fait jamais de prisonniers !
 - Je ne peux me permettre une exception. Il suffit que le mot se répande qu'un pirate soit relâché pour qu'on commence à lui désobéir et il devient boulot-boulot-dodo comme les autres.
 - Vous vous moquez de ma peine !
 - La vie n'est que peine, Altesse. Ceux qui vous disent le contraire essaient de vous vendre quelque chose. Je me souviens de votre valet de ferme, je crois. C'était il y a quoi ? Cinq ans ? Ça vous ennuie d'entendre ça ?
 - Rien de ce que vous dites ne me touche vraiment.
 - Il est mort avec courage. Ça devrait vous faire plaisir. Il n'a pas essayé de m'acheter, ou de m'apitoyer. Il a simplement dit : "Je vous en prie, il faut que je vive." C'est le "Je vous en prie" qui a marqué ma mémoire. Alors, je lui ai demandé ce qu'il avait de si important. "Un grand amour", a-t-il répondu. Et puis il m'a parlé d'une jeune fille, si belle, et si fidèle, je présume qu'il parlait de vous. Vous devriez me bénir de l'avoir tué avant qu'il ne découvre ce que vous êtes réellement !
 - Et qui je suis réellement ?
 - Il parlait de votre fidélité, Madame. Une fidélité à toute épreuve... Alors dites-moi, quand vous avez appris sa mort, vous vous êtes fiancée au Prince le jour même ou vous avez attendu une semaine par respect pour le défunt ?
 - Ne vous moquez pas de moi ! Une fois suffit ! Je suis morte ce jour-là ! Et tout ce que je souhaite c'est que vous mouriez, aussi !
 - ...Comme... vous.. voudrez !
 - Oh, mon doux Westley ! Mais qu'ai-je fait ?
 - Disparu. Il a dû nous voir nous rapprocher... ce qui pourrait expliquer sa panique et ses erreurs. À moins que je ne me trompe, et je ne me trompe jamais, ils se dirigent tout droit sur les Marais de Feu.
 - Est-ce que tu peux bouger ?
 - Bouger ? Tu es vivant ! Si tu le veux, je pourrais voler !
 - Je t'avais dit que je reviendrais. Pourquoi ne m'as tu pas attendu ?
 - Mais... tu étais mort !... La mort n'arrête pas le grand amour. Il ne peut que le retarder un moment.
 - Jamais plus je n'en douterai.
 - Tu n'en auras jamais plus l'occasion."
 - Ah non ! Ah non, je t'en prie !
 - Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui se passe ?
 - Bah, ils s'embrassent encore ! On est forcés d'écouter le passage où ils s'embrassent ?
 - Un jour, ça ne t'embêtera peut-être pas autant...
 - Tu vas directement aux Marais de Feu, ça a l'air d'être chouette.
 - Je te l'accorde, parce que tu es malade. Alors, voyons, voyons, où est-ce qu'on en est ? Ah ! Voilà !
 "Westley et Bouton d'or courent en bas du ravin.
 - Ha ! Ton prince de fiancé arrive trop tard ! Allez, quelques pas de plus et nous serons en sécurité dans les Marais de Feu.
 - Nous ne survivrons jamais !
 - Ne dis pas de bêtises. C'est pas parce que personne n'a survécu avant nous qu'on n'y arrivera pas. Ce n'est pas si mal. Ah, je ne dis pas que je voudrais y faire bâtir ma maison de campagne, mais il y a tous les arbres. Et bien, tu vois ? Ça, c'était une aventure.
 - Tu n'as pas eu peur ?
 - Et toi ?
 - Et bien, je dirai en tout cas une chose : les Marais de Feu, ça vous empêche de vous endormir. Tout ceci ne sera bientôt qu'un heureux souvenir... parce que le bateau du pirate Roberts est ancré de l'autre côté. Et Roberts, comme tu le sais, c'est moi.
 - Mais comment est-ce possible ? Puisqu'il sème la terreur depuis vingt ans et que tu m'as quitté il y a cinq ans ?
 - Je suis moi-même étonné par les bizarreries de la vie. Tu vois, tout ce que je t'ai raconté sur le "je vous en prie" était vrai. Cela intrigua Roberts, ainsi que ma description de ta beauté. Finalement, Roberts prit une décision. Il dit : "Très bien, Westley. Je n'ai jamais eu de valet. Tu vas l'être pour ce soir. Je pourrai toujours te tuer demain." Il a dit ça trois ans. "Bonne nuit, Westley. Bon travail. Dors bien. Je pourrai toujours te tuer demain". Et ça a été une belle période pour moi. J'ai appris l'escrime, la lutte, tout ce qu'on voulait m'apprendre. Et Roberts et moi sommes devenus amis. Et puis un jour...
 - Quoi ? Continue.
 - Et bien, Roberts c'était assez riche, il voulait se retirer. Alors il m'appela dans sa cabine et il m'a dit son secret : "Je ne suis pas le terrible pirate Roberts", dit-il. Je m'appelle Ryan. J'ai hérité ce bateau de l'ancien terrible pirate Roberts. Comme tu vas l'hériter de moi. L'homme qui me l'a légué n'était pas non plus le terrible pirate Roberts. Il s'appelait Cumberbund. Le vrai Roberts s'est retiré il y a quinze ans et il vit comme un roi en Patagonie". Merci. Ensuite il m'explique que c'était le nom qui était important, pour inspirer la peur. Tu vois ? Personne ne se rendrait au "terrible pirate Westley"... Alors on est allés sur la côte et on a engagé un nouvel équipage. Il est resté un moment comme premier matelot et tout le temps il m'appelait "Roberts". Une fois que l'équipage y a cru, il a quitté le navire. Et je suis Roberts depuis ce temps-là. Et maintenant que je t'ai retrouvée, je vais me retirer et donner mon nom à quelqu'un d'autre. Est-ce que tout est clair ?
 - Nous n'y arriverons jamais. Nous ferions mieux de mourir ici.
 - Mais non, non ! Nous avons déjà réussi. Quels sont les trois terreurs des Marais de Feu ? Un : les jets de feu. Pas de problème. Et il y a toujours un petit bruit avant, on peut les éviter. En deux, les sables luisants. Mais tu as été assez maline pour les découvrir, à l'avenir nous les éviterons aussi.
 - Westley, tu penses aux RTI ?
 - Les Rongeurs de Taille Inhabituelle ? Je crois pas qu'ils existent.
 - On a réussi.
 - Tu vois, c'était pas si terrible.
 - Rendition !
 - Ça veut dire que vous vous rendez à moi ? Parfait, j'accepte.
 - J'avoue que tu ne manques pas de bravoure. Mais ne te rends pas ridicule.
 - Mais, et comment nous capturer ? Nous connaissons les secrets des Marais de Feu. Nous pourrions y vivre parfaitement heureux. Et si vous avez envie de mourir, venez donc nous rendre visite.
 - Bon, euh, je ne plaisante pas, rends-toi !
 - Ça, ne comptez pas !
 - Pour la dernière fois, rends-toi !
 - Je préfère la mort !
 - Vous promettez de ne pas lui faire de mal ?
 - Qu'est-ce que vous dites ?
 - Ça va pas la tête ?
 - Et si nous nous rendons, et que je retourne avec vous, voulez-vous me promettre de ne lui faire aucun mal ?
 - Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer !
 - C'est un marin qui vit sur un bateau pirate. Promettez-moi de lui reconduire jusqu'à son navire.
 - Je vous jure que ce sera fait.
 - Dès que nous ne serons plus en vue, ramenez-le à Florin et jetez-le dans le Puits du Désespoir.
 - Je vous jure que ce sera fait.
 - Une fois je t'ai cru mort, et ça a failli détruire ma vie. Je ne supporterai pas que tu meures encore, pas si je peux te sauver.
 - Venez, Monsieur. Nous vous conduirons à votre navire.
 - Nous sommes des hommes d'action. Nous ne sommes pas faits pour le mensonge.
 - Bien parlé, Monsieur.
 - Qu'y a-t-il ?
 - Vous avez six doigts à la main droite. J'ai connu quelqu'un qui vous cherchait...
 - Mais où suis-je ?
 - Dans le Puits du Désespoir. Ne pense même pas-- Ne pense même pas à une tentative d'évasion. Les chaines sont trop épaisses. Et n'imagine pas qu'on va te sauver. La seule voie d'accès est secrète. Et seuls le Prince, le Comte et moi savons comment entrer et sortir.
 - Alors je suis là jusqu'à la mort.
 - Jusqu'à ce qu'il te tue, oui.
 - Pourquoi prends-tu la peine de me soigner ?
 - Le Prince et le Comte ont toujours voulu que les gens soient en bonne santé avant d'être éliminés.
 - Alors je vais être torturé. Je saurai supporter la torture. Tu ne me crois pas ?
 - Tu as survécu aux Marais de Feu, ce qui prouve ta bravoure. Mais personne ne peut supporter la Machine.
 - Elle est comme ça depuis son retour des Marais de Feu. Elle est bouleversée par l'état de santé de mon père.
 - Bien sûr.
 "Le Roi mourut cette nuit-là. Et avant l'aube suivante, Bouton d'or et Humperdinck étaient mariés. Et à midi, elle rencontra à nouveau ses sujets, mais cette fois-ci comme leur Reine.
 - Les derniers mots de mon père ont été..."
 - Eh, attends, attends, grand-père. Oh, tu as dû mal lire. Elle ne épouse pas Humperdinck, elle épouse Westley. Ah, ça, j'en suis sûr de ça. Après tout ce que Westley a fait pour elle... Si elle ne l'épousait pas, et bah, ça serait pas juste.
 - Mais qui dit que la vie est juste ? Où est-ce que c'est écrit ? La vie n'est pas toujours juste.
 - Et moi je te dis que tu fiches en l'air toute l'histoire, alors lis-la bien !
 - Est-ce que tu veux que je continue à lire, oui ou non ?
 - Oui.
 - Bon. Alors je ne veux plus d'interruption.
 "Et à midi, elle rencontra à nouveau ses sujets, cette fois comme leur Reine.
 - Les derniers mots de mon père ont été : 'Aimez-la comme je l'ai aimée. Et notre pays sera en joie'. Je vous présente votre Reine ! La Reine Bouton d'or ! <i>[Huées]</i>
 - Pourquoi fais-tu ça ?
 - Parce que tu as tenu l'amour dans tes mains, et que tu l'as laissé tomber !
 - Mais ils auraient tué Westley si je n'avais pas fait ça.
 - Ton grand amour est en vie, et tu en épouses un autre ? Le grand amour l'a sauvée dans les Marais du Feu et elle l'a traité comme de la vermine ! Et c'est bien ce qu'elle est. La Reine de l'ordure ! Inclinez-vous devant elle, si vous voulez. Inclinez-vous. Inclinez-vous devant la Reine des salopes, la Reine de la fange, la Reine de la putrescence ! Bouh, bouh, bouh, saleté ! Ordure ! Fumier ! Bouh...! Bouh ! Bouh ! On était dix jours avant le mariage. Le Roi vivait toujours. Mais Bouton d'or avait de plus en plus de cauchemars".
 - Tu vois ? Je te l'avais déjà dit qu'elle n'épouserait jamais ce pourrit d'homme perdu !
 - Oui, tu es très intelligent. Tais-toi.
 "- Alors, voilà la situation : j'aime Westley. Je l'ai toujours aimé. Je sais maintenant que je l'aimerai toujours. Si vous dites que je dois vous épouser dans dix jours, vous pouvez me croire, je serais morte demain matin.
 - Je ne vous causerai jamais de chagrin. Considérez notre mariage comme annulé. Vous avez, hum, reconduit ce... Westley à son navire ?
 - Oui.
 - Alors, nous n'avons plus qu'à le prévenir. Ma bien aimée... Êtes-vous certaine qu'il veuille toujours de vous ? En fin de compte, c'est vous qui l'avez abandonné dans les Marais de Feu. Sans oublier que les... les pirates ne ne sont pas connus pour être des hommes de parole. Mon Westley reviendra toujours vers moi.
 - Je suggère un accord. Vous allez rédiger quatre copies d'une lettre. J'enverrai mes quatre navires les plus rapides chacun dans une direction. Le terrible pirate Roberts est toujours près de Florin à cette époque de l'année. Nous mettrons le drapeau blanc et livrerons votre message. Si Westley veut de vous, que Dieu vous bénisse tous deux ! Sinon... S'il vous plait, considérez moi... comme l'alternative au suicide ? Nous sommes d'accord ?
 - Votre princesse est vraiment une adorable créature. Un peu simple, peut-être, mais sa séduction est indéniable.
 - Oh, je sais, le peuple l'aime beaucoup. C'est drôle... Mais, quand j'ai engagé Vizzini en lui demandant de la tuer le jour de nos fiançailles je trouvais ça bien. Mais je pense que ça va être bien mieux encore que je l'étrangle à notre nuit de noces. Là, si je décrète Guilder coupable, la Nation toute entière se sentira outragée et elle demandera elle-même la guerre. Et maintenant, où est ce nœud secret ? Il est impossible à trouver.
 - Ah ! Vous descendez avec moi dans le puits ? Westley a dû recouvrer ses forces. Je vais le faire passer à la Machine ce soir.
 - Écoutez... Vous savez combien j'aime vous voir travailler. Mais j'ai à préparer le 500e anniversaire de mon pays, mon mariage à organiser, ma femme à tuer, et Guilder à faire accuser. Je suis vraiment débordé.
 - Alors reposez-vous. Lorsqu'on n'a plus la santé, on n'a plus grand-chose. Magnifique, n'est-ce pas ? La moitié d'une vie pour l'inventer. Je pense que tu as compris mon profond intérêt pour la souffrance. À présent j'écris une œuvre définitive sur ce sujet. Alors je veux que tu te montres très honnête avec moi sur ce que la Machine va te faire sentir. Comme c'est notre premier essai, j'utilise le niveau le plus bas. Comme tu le sais, le principe de la pompe aspirante a plusieurs siècles. En fait, c'est le même système, sauf qu'au lieu d'aspirer de l'eau, j'aspire de la vie. Je viens juste d'aspirer une année de ta vie. J'irai peut-être un jour jusqu'à cinq. Seulement je ne sais pas encore ce que ça te fera. Alors commençons déjà avec ce que nous avons. Qu'est-ce que ça t'a fait ? Dis-moi. Et n'oublie pas : c'est pour la postérité, donc sois honnête. Comment te sens-tu ? Intéressant.
 - Yellin.
 - Sire.
 - En tant que Chef des forces de Florin, je vous fait la confidence de ce secret. Des tueurs venant de Guilder se sont infiltrés dans la Forêt des Brigands et projettent de tuer mon épouse, le soir de notre nuit de noces.
 - Mes espions n'ont eu aucun écho de telles nouvelles.
 - Une réponse de Westley ?
 - Non, c'est trop tôt, mon ange. Patience.
 - Il viendra me chercher.
 - Mais bien sûr. Ce meurtre n'aura pas lieu ! Le jour de notre mariage, je veux que l'on vide la Forêt des Brigands et que tous ses habitants soient arrêtés.
 - Beaucoup de brigands vont résister, mes forces habituelles ne pourront pas faire face.
 - Formez un bataillon de brutes ! Je veux que la Forêt des Brigands soit vidée avant que je me marie.
 - Ça ne sera pas facile, Sire.
 - Et vous croyez que c'est facile de diriger le monde ?"
 Le jour du mariage arriva. La patrouille des brutes avait beaucoup de mal à exécuter les ordres de Humperdinck.
 "- Tout le monde est parti ?
 - Presque. Il y a un Espagnol qui nous crée des difficultés.
 - Et bien, créez lui des difficultés à votre tour. En route.
 - Je t'attends de pied ferme, Vizzini. Tu m'as dit de reprendre tout par le début, j'ai fait ! C'est là où il est sauvé, et c'est là où il reste.
 - Hé toi !
 - Rien ne pourra me faire bouger !
 - Holà ! Je n'ai rien à foutre de tes "holà". Mais le Prince a donné des ordres ! Ce qui a fait Vizzini. Quand une affaire tourne mal, il faut reprendre tout par le début. Et c'est ici que tout a commencé. Le début est ici, et je reste ici jusqu'à ce que Vizzini arrive.
 - Toi, la brute ! Viens ici !
 - J'attends le retour de... Vizzini.
 - Tu es un vilain petit.
 - Salut.
 - C'est toi.
 - C'est moi !
 - T'as pas l'air en forme. Tu sens pas très bon non plus.
 - Peut-être pas... Mais je me sens bien..."
 "Fezzik et Inigo se retrouvaient. Et pendant que Fezzik remettait son copain ivre en état, il parla à Inigo de la mort de Vizzini et de l'existence du comte Rugen, l'homme au six doigts. Depuis le temps que Inigo le recherchait, il prit fort bien ces nouvelles. Fezzik eut du mal à ramener Inigo à la vie."
 "- Ça suffit ! Ça suffit ! Où il est, ce comte de mes six ? que je puisse le tuer !?
 - Il est avec le Prince, au château. Mais la grille du château est gardée par trente hommes d'armes.
 - Combien tu peux t'en faire ?
 - Je crois pas plus de dix.
 - Un, dos, tres, quatro, cinco, seis, sete... Ça laisse vingt pour moi.
 - Même au mieux de ma forme, je peux pas en vaincre autant. Là, j'ai besoin de Vizzini. Je ne suis pas doué pour la stratégie.
 - Mais Vizzini est mort.
 - Non... pas Vizzini. J'ai besoin de l'homme en noir.
 - Quoi ?
 - Écoute. Il t'a battu avec ta force, et ta taille. Il m'a battu avec l'épée. Il a dû battre Vizzini avec sa tête. Un homme qui a fait tout ça peut mettre au point mon attaque du château.
 - Allons-y.
 - Où ça ?
 - Trouver l'homme en noir, évidemment.
 - Mais tu sais pas où il est.
 - Ne m'embête pas avec ce genre de détails, au bout de vingt ans l'âme de mon père va enfin vivre en paix. Il va y avoir du sang ce soir !
 - Relève-toi et raconte-moi tout. La Forêt des Bandits est vide.
 - Trente hommes gardent la grille du château.
 - J'en veux soixante. Ma princesse doit être en sécurité.
 - La grille n'a qu'une clé, et c'est moi qui l'ai.
 - Oh, ma douce aimée ! Ce soir, nous nous marions. Demain matin, vos hommes nous escorteront au canal de Florin... où tous les navires de mon armada attendent de nous accompagner pour notre lune de miel.
 - Tous vos navires hormis les quatre plus rapides. Ceux que vous avez envoyés en recherche.
 - Oui. Oui, bien sûr. Pas ces quatre, oui, naturellement.
 - Votre Majesté.
 - Vous n'avez pas envoyé ces navires. Ce n'est pas la peine de mentir. C'est sans importance. Westley viendra me chercher de toute façon.
 - Vous êtes une petite sotte !
 - Oui, je suis une petite sotte, de ne pas avoir vu plus tôt que vous n'êtes qu'un lâche et qui a la peur au ventre.
 - J'éviterais de dire ce genre de choses si j'étais vous.
 - Pourquoi ? Vous ne me ferez aucun mal. Westley et moi sommes unis par les liens de l'amour. Vous ne pourrez pas le chasser, même avec une meute de mille chiens. Et vous ne pourriez pas le briser même avec mille épées. Et lorsque je dis que vous n'êtes qu'un lâche, c'est pour ne pas dire que vous êtes la plus grande mauviette qui soit sur terre !
 - J'éviterais de dire ce genre de choses si j'étais vous ! Vous vous aimez tant tous les deux... Que vous devez connaitre le bonheur. Il n'y a pas un couple en ce siècle qui a cette chance, quoi qu'en disent les romans. Comme je sais qu'il n'y a personne en ce siècle qui a souffert autant que toi tu vas souffrir.
 - Non, pas à 50 !
 - Fezzik ! Fezzik ! Écoute ! Tu entends ? C'est le son de l'ultime souffrance. Mon cœur a fait ce son quand Rugen a tué mon père.
 - C'est l'homme en noir qui a poussé ce cri.
 - L'homme en noir ? Son grand amour en épouse un autre ce soir. Qui d'autre pourrait le sentir, l'ultime souffrance ? Excusez-moi. Pardon, c'est important. Fezzik, s'il te plait. <i>- Mais qu'est-ce qui se passe ?</i> Et maintenant, tout le monde s'écarte !
 - Merci. Où est l'homme en noir ? Il est quelque part dans ce bois, n'est-ce pas ? Fezzik, redonne-lui la mémoire.
 - Je suis désolé, Inigo. Je voulais pas le secourir autant que ça.
 - Père, je n'ai pu te venger pendant vingt ans. Je peux le faire aujourd'hui. Quelque part-- Quelque part, tout près d'ici, se trouve un homme qui peut m'aider. Je ne le trouverai pas seul. J'ai besoin de toi. J'ai besoin que tu guides mon épée. Je t'en prie. Guide mon épée.
 - Il est mort.
 - C'est trop injuste".
 - Eh, grand-père, grand-père, attend ! Attend !
 - Qu'est-ce qu'il veut dire Fezzik, en disant "il est mort" ? Il veut pas dire "mort", mort. Westley fait semblant, ahn ?
 - Tu veux que je te lise ça ou non ?
 - Mais qui tue Humperdinck ?
 - Je te comprends pas.
 - Mais qui sait qui tue le prince Humperdinck, à la fin ? Il y a bien quelqu'un qui le fait. C'est Inigo ou qui ?
 - Personne. Personne ne le tue. Il reste en vie.
 - Tu veux dire qu'il gagne ? Bon sang, grand-père, pourquoi tu me lis un truc pareil ?
 - Tu sais, tu as été bien malade, et tu prends cette histoire un peu trop à cœur. Je crois qu'il vaut mieux que j'arrête, maintenant.
 - Euh, non, non, je veux bien, je veux bien. Assied-toi. Ça va.
 - Voilà. Voyons. Où en étions-nous ? Ah, oui. Dans le Puits du Désespoir.
 "- Nous les Montoya n'acceptons pas si facilement la défaite. Allez, viens, Fezzik. Emporte le corps.
 - Comment ça, le corps ?
 - Tu as un peu d'argent ?
 - Un peu, oui.
 - J'espère que ça suffira pour se payer un miracle, c'est tout.
 - Allez-vous-en ! Quoi ? Quoi ?
 - Êtes-vous Miracle Max, qui a travaillé pour le roi toutes ces années ?
 - Ce salop de fils de roi, il m'a renvoyé. Je vous remercie infiniment de me rappeler un si pénible souvenir. Pendant que vous y êtes, vous devriez me faire une balafre et verser dessus du jus de citron ! On est fermé ! Foutez camp ou j'appelle les brutes du roi !
 - Je suis une des brutes du roi.
 - Vous êtes une brute du roi ? Il nous faut un miracle. C'est très important. Écoutez, je suis à la retraite. Et puis de toute façon qui voudrait aide d'un type qui a été renvoyé par ce salop de fils de roi ? Je pourrais tuer celui qui a besoin d'un miracle.
 - Il a déjà été tué.
 - Déjà ? Ah ! Je vais jeter un coup d'œil. Amenez-le en bas. J'ai vu pire.
 - Señor ?
 - Une espèce de...
 - Pardon.
 - Hein ?
 - Nous sommes extrêmement pressés. Ne me presse pas, mon fils, un miracle à la va-vite c'est un mauvais miracle.
 - Vous avez l'argent ?
 - Soixante-cinq. Pfff... J'ai jamais travaillé pour si peu... sauf une fois, et c'était pour une noble cause.
 - C'est une noble cause. Sa femme est infirme. Ses enfants sont pratiquement morts de faim.
 - Et vous, un fieffé menteur !
 - J'ai besoin qu'il m'aide à venger mon père, qu'une brute a tué il y a vingt ans !
 - Votre première histoire était meilleure. Mais où j'ai mis ce soufflet ? Je suis sûr qu'il vous doit de l'argent ! Oui, oui, oui, je vais lui demander.
 - Il dira rien, il est mort.
 - Ha, on croit qu'on sait tout, hein ? Et bien, il se trouve que votre ami est, disons, <i>presque</i> mort. Il y a une petite différence entre <i>presque</i> mort et <i>raide</i> mort. S'il vous plait, ouvrez-lui la bouche. Eh, ouais, oui. Presque mort c'est encore un petit peu en vie. Mais raide mort... Et bien, avec un raide mort, d'habitude il y a plus qu'une seule chose à faire.
 - Et c'est quoi ?
 - Lui faire les poches, pour voir s'il y a un peu de fric. Hé ! Coucou là-dedans ! Hé ! Qu'est-ce qui est le plus important ? Qu'est-ce que tu as, qui vaille la peine de vivre ?
 - Grand amour...
 - Un grand amour ! Vous avez compris ? On ne peut trouver plus noble cause que ça.
 - Hé, mon petit vieux, le grand amour c'est la plus grande chose dans ce monde... Sauf peut-être un Big Mac, un bon sandwich bœuf, tomate et laitue et que le bœuf il est maigre et tendre et casher et que la tomate, elle est bien mûre. Ça ravigote, j'adore ça. Mais ce n'est pas ce qu'il a dit. Il a dit grand esbroufe. Et tout le monde sait qu'esbroufe, ça veut dire, le bluff. Il a probablement joué aux cartes et il a triché.
 - Menteur ! Menteur ! Menteur !
 - Laisse-moi, sorcière !
 - Je ne suis pas sorcière, je suis ta femme ! Et après ce que tu viens de dire, je ne suis pas sure d'avoir envie de l'être encore !
 - Tu as pas à te plaindre.
 - "Grand amour", il a dit "grand amour", Max.
 - Ne dis plus rien, Valérie.
 - Il a peur. Depuis que le prince Humperdinck l'a foutu à la porte, sa confiance a disparu.
 - Pourquoi tu as dit ce nom ? Tu m'avais promis de plus jamais dire ce nom !
 - Quoi, Humperdinck ? Humperdinck !
 - Humperdinck ! Humperdinck !
 - Ah, arrêtes !
 - Je ne veux plus l'entendre !
 - Bon sang, un homme perd sa vie, et tu n'as même pas la décence de dire pourquoi tu ne la lui redonnes pas.
 - Je n'entends rien !
 - C'est le grand amour de Bouton d'or. Si vous guérissez cet homme, il va empêcher le mariage de Humperdinck.
 - Ta gueule ! Attendez, attendez. Si je le fais revivre, Humperdinck il va souffrir ?
 - Des humiliations sans nom.
 - Ah ! Ha ha, ha ha ! Ta-là-là-là-là-là-là-là ! Ça, c'est une noble cause. Donnez-moi les 65, je vous fais le travail.
 - C'est une pilule miracle ?
 - Le chocolat autour c'est fait pour l'aider à descendre... mais il faut attendre quinze minutes avant de voir l'efficacité, et il est interdit de se baigner avant au moins...
 - Une heure.
 - Oui, une bonne heure. Oui.
 - Merci pour tout.
 - De rien.
 - Au revoir les petits.
 - Amusez-vous bien à casser le château.
 - Ça va marcher ?
 - Il faudrait un miracle. Au revoir !
 - Inigo, ils sont plus de trente.
 - Où est la différence ? Nous l'avons, lui. Aide-moi à le soulever.
 - Nous devons le forcer à l'avaler.
 - Tu crois que ça va marcher ?
 - On ne peut pas attendre. Le mariage est dans une demi-heure. Si on veut gagner la course, il faut battre le fer pendant qu'il est chaud. Incline-lui la tête. Ouvre-lui la bouche.
 - Combien de temps il faudra attendre pour savoir si ça marche ?
 - Tu en sais autant que moi.
 - Je vous bats l'un après l'autre ! Non, je vous bats tous les...
 - Je crois que ce ne sera pas trop long.
 - Pourquoi mes bras bougent pas ?
 - Tu as été presque mort toute la journée.
 - On a demandé à Miracle Max de te faire une pilule pour te ressusciter.
 - Qui êtes-vous ? On est ennemis ? Pourquoi suis-je contre ce mur ? Où est Bouton d'or ?
 - Laisse-moi t'expliquer... Non, ce serait trop long. Laisse-moi te résumer. Bouton d'or va épouser Humperdinck dans moins d'une demi-heure. Alors tout ce qu'on a à faire c'est entrer, empêcher ce mariage, enlever la princesse et nous enfuir. Après que j'ai tué le comte Rugen.
 - Ça nous laisse peu de temps pour la causette.
 - Tu as bougé ton pouce. C'est merveilleux.
 - Je guéris toujours très vite. Quel est le plan ?
 - On défonce la porte du château. Et elle est gardée par... soixante hommes.
 - Et nous, qu'est-ce qu'on a ?
 - Ton cerveau, la force de Fezzik et mon épée.
 - C'est tout ? Impossible. Si j'avais un mois pour me préparer, je trouverais peut-être quelque chose, mais là...
 - Tu as secoué la tête. Ça devrait te faire plaisir.
 - Mon cerveau, son arme et ta force contre 60 ennemis, et tu crois qu'un hochement de tête peut me faire plaisir ? Hum ? Ah, si seulement on avait une brouette, ça pourrait m'aider.
 - Où as-tu rangé la brouette de l'Albinos ?
 - Sur l'Albinos, je crois.
 - Ah, c'est dommage. Pour réussir un bon plan, on a toujours besoin d'une brouette. Ah, qu'est-ce que je donnerais pas pour une cape anti-feu !
 - Là, nous ne pouvons rien pour toi.
 - Ça fera l'affaire ?
 - Où as-tu trouvé ça ?
 - Chez Miracle Max. Il m'a dit de la garder parce qu'elle m'allait très bien.
 - Allez, aidez-moi à me lever. J'aurai aussi besoin d'une épée.
 - Et pourquoi ? Tu ne pourrais même pas la lever. Et alors ? On n'est pas obligés de le dire à tout le monde. Merci. Bon, il y aura peut-être des problèmes une fois à l'intérieur. Si. Comment trouver le comte ? Une fois que je l'aurais fait, comment te retrouver ? Une fois que je t'aurai retrouvé, comment nous échapper ? Mais ne l'accable pas. Il a eu une dure journée. Ah, si. Si. Désolé.
 - Inigo. - Que pasa ?
 - J'espère qu'on va gagner.
 - Vous n'avez pas l'air très excité, ma petite chérie.
 - Pourquoi, je devrais ?
 - La mariée elle l'est toujours, à ce qu'on m'a dit.
 - Je ne me marie pas ce soir. Mon Westley va me sauver. Le mariage. Le mariage est le sacrement qui nous réunit tous aujourd'hui. Le mariage-- cet arrangement béni... ce rêve qui réalise un rêve. Gardez vos positions, messieurs ! Gardez vos positions ! Gardez vos positions ! Je suis le terrible pirate Roberts ! Avec moi, il n'y a aucun survivant !
 - Maintenant ?
 - Pas encore.
 - Mes hommes sont là. Et je suis là... mais bientôt vous, vous ne serez plus là.
 - Maintenant ?
 - Vas-y.
 - Le terrible pirate Roberts... ne laisse jamais de survivants ! Les pires de tous vos cauchemars... vont se réaliser !
 - ... l'amour... le grand amour... puisse vous unir... à jamais.
 - Le terrible pirate Roberts... va prendre vos âmes !
 - Restez où vous êtes !
 - J'ai dit, restez où vous êtes !
 - Tu devras chérir ta femme--
 - Ne vous pourriez pas abreger ?
 - Avez-vous la bague ?
 - C'est mon Westley qui arrive.
 - Fezzik, remonte la herse !
 - Votre Westley est mort. Je l'ai tué moi-même.
 - Alors pourquoi je vois la peur dans vos yeux ?
 - Donne-nous la clé de l'entrée.
 - Je n'ai pas la clé de l'entrée.
 - Fezzik, arrache-lui les deux bras.
 - Oh, vous voulez dire cette clé, là.
 - ... Acceptez-vous, princesse Bouton d'or--
 - Mari et femme ! Dites "mari et femme" !
 - Mari et femme.
 - Conduisez la mariée à la chambre nuptiale. J'en ai pour trente secondes.
 - Il n'est pas venu.
 - Tuez le brun et le géant. Mais je veux le troisième pour interroger.
 - Buenos dias. Je m'appelle Inigo Montoya. Tu as tué mon père. Prépare-toi à mourir. Fezzik ! J'ai besoin de toi !
 - Je ne peux pas le laisser seul.
 - Il va m'échapper, Fezzik ! Je t'en prie ! Fezzik !
 - Je reviens tout de suite, hein.
 - Merci.
 - Étrange mariage.
 - Oui, bien étrange mariage.
 - Suivez-moi.
 - Et pourquoi ce baiser ?
 - Parce que vous avez toujours été gentil avec moi. Et que je ne vais plus vous revoir... puisque je vais me tuer dès que je rentrerai dans la chambre nuptiale.
 - Ça peut être amusant ! Elle m'a embrassé !
 - Désolé, papa. J'ai essayé.
 - Tu dois être ce petit vaurien d'Espagnol... à qui j'ai donné une leçon il y a des années. C'est tout à fait incroyable. Tu m'as cherché toute ta vie pour échouer aussi vite ? Je crois que c'est la pire chose que j'ai jamais vue. Extraordinaire !
 - Ah, il y a si peu de poitrines parfaites en ce monde. Ce serait dommage d'abimer la tienne.
 - Westley, oh, Westley chéri !
 - Westley, tu ne me prends pas dans tes bras ?
 - Doucement.
 - En un moment pareil, c'est tout ce que tu penses à dire, "doucement" ?
 - Doucement ! Doux Jésus. Tu cherches encore à gagner ? Tu fais une overdose de vengeance. Ça te jouera des tours, un de ces jours.
 - Buenos dias. Je m'appelle Inigo Montoya. Tu as tué mon père. Prépare-toi à mourir. Buenos dias. Je m'appelle Inigo Montoya. Tu as tué mon père. Prépare-toi à mourir. Buenos dias ! Je m'appelle Inigo Montoya. Tu as tué mon père. Prépare-toi à mourir.
 - Tu vas arrêter de me dire ça ! Buenos dias ! Je m'appelle Inigo Montoya. Tu as tué mon père. Prépare-toi à mourir.
 - Offre-moi de l'argent.
 - Oui.
 - Le pouvoir aussi. Promets-moi ça !
 - Tout ce que j'ai et plus. Je t'en prie. Offre-moi tout ce que je te demande.
 - Tout ce que tu voudras.
 - Je veux que tu me rends mon père, fils de pute !
 - Oh, Westley, me pardonneras-tu jamais ?
 - Quel horrible péché as-tu encore commis ? Je me suis mariée. Je ne voulais pas. Mais tout s'est passé si vite.
 - Il ne s'est rien passé.
 - Quoi ? - Rien du tout. Bien sûr que si. J'y étais, et ce vieillot m'a dit "mari et femme".
 - Est-ce que tu as dit "oui" ?
 - Non. On a sauté ce passage.
 - Alors, tu n'es pas mariée. Si tu n'as pas dit oui, tu ne l'es pas. Vous n'êtes pas d'accord, Votre Altesse ?
 - Ouais, c'est une petite défaillance technique à laquelle on va vite remédier. Mais chaque chose en son temps. Jusqu'à la mort.
 - Non ! Jusqu'au mal.
 - Je ne suis pas sûr de bien comprendre cette expression.
 - Je vais t'expliquer. Et j'utiliserai les mots les plus simples, pour être sûr que tu comprennes, phacochère à face de bouffon. Alors, là, j'ai l'impression que c'est bien la première fois de ma vie... que quelqu'un ose m'insulter.
 - Ce ne sera pas la dernière. "Jusqu'au mal" veut dire que la première chose que tu perdras sera les pieds, coupés aux chevilles. Puis les mains, coupées aux poignets. Ensuite, ton nez.
 - Oui, et puis ma langue, je suppose. Je crois que je t'ai vraiment tué trop vite la dernière fois, mais c'est une erreur que je ne vais pas commetre ce soir.
 - Je n'ai pas fini !
 - La chose suivante que tu perdras sera ton œil gauche, suivi du droit.
 - Oui, et puis, mes oreilles. Je sais tout ça, alors finissons-en maintenant !
 - Faux ! Tu garderas tes oreilles, je vais te dire pourquoi. Pour que tous les hurlements des gosses qui verront ta laideur te soient parfaitement audibles. Pour que tous les bébés qui vont pleurer à ton approche, que toutes les femmes qui vont crier "Doux Jésus, qu'est-ce que c'est que cette chose ?" fassent écho dans tes deux parfaites oreilles. Voilà ce que "jusqu'au mal" veut dire. Ça veut dire que tu vas vivre dans l'angoisse, dans la souffrance d'un pitoyable monstre, pour toujours.
 - T'es en train de bluffer.
 - C'est possible, gros porc. Je peux bluffer. Il est concevable, espèce de misérable tas de merde, que je reste étendu là parce que je n'ai pas la force de me lever. Mais... il est possible aussi que j'en aie la force. Lâche-moi cette épée. Assied-toi. Attache-le. Serre-le autant que tu veux.
 - C'est bon !
 - Où est Fezzik ?
 - Je le croyais avec toi. Dans ce cas--
 - Va l'aider.
 - Pourquoi Westley a-t-il besoin de mon aide ?
 - Parce qu'il n'a plus de force.
 - Je le savais ! Je savais que tu bluffais. Je savais qu'il bluffait.
 - Est-ce que j'en finis avec lui ?
 - Non, laisse-le. Quoi qu'ils nous arrive, je veux qu'il vive une très longue vie, seul avec sa lâcheté.
 - Inigo ! Inigo, où es-tu ? Ah, vous êtes là ! Inigo, je suis passé aux écuries du prince... et il y avait là quatre chevaux blancs. Et j'ai pensé que nous serions quatre, si nous trouvions la princesse. Ah, salut, princesse ! Alors, je les ai amenés, au cas où je vous rencontrerais. Et je crois que c'est le cas.
 - Fezzik, tu as fait quelque chose de juste.
 - T'inquiète pas. Ça me montera pas à la tête !
 - Tu sais... c'est bizarre. Ça fait si vingt ans que je suis dans le business de la vengeance... Maintenant que c'est fini, je ne sais pas ce que je vais faire du reste de ma vie.
 - Tu n'as jamais envisagé la piraterie ? Tu feras un formidable terrible pirate Roberts. Ils chevauchèrent vers la liberté. Et au lever du jour, Westley et Bouton d'or surent qu'ils étaient sauvés. Un torrent d'amour les submergea. Et alors qu'ils s'approchèrent l'un de l'autre--"
 - Bah, alors ? Quoi ?
 - Non, ils s'embrassent encore. Je ne veux pas que tu entendes ça.
 - Euh ! Tu sais, ça ne me gêne plus maintenant.
 "Depuis l'invention du baiser, cinq seulement ont été classés comme les plus passionnés et les plus purs. Celui-ci les surpassa tous de très loin. Fin."
 - Maintenant, je crois qu'il faut que tu dormes.
 - D'accord.
 - Voilà ! Voilà ! Voilà ! Bon, alors... Au revoir !
 - Grand-père ? Je me disais que tu pourrais peut-être me relire ce livre demain soir.
 - Comme vous voudrez.